Août 2024 ~ Un mois tutoyant les sommets

Le mois d’août fut plein de découvertes. Découvertes du Japon et de sa culture, mais pas uniquement. En effet, j’ai profité du fait que l’entreprise impose une semaine de congés obligatoires pour partir au Vietnam et explorer ce pays magnifique !

Les alpinistes du dimanche

Beaucoup d’étrangers qui se trouvent au Japon pour quelque temps tentent l’ascension du mont Fuji. À partir de la fin juin jusqu’au début septembre, vous pouvez vous rendre au sommet, et uniquement à cette période, car sinon le froid et la neige ne permettent pas aux autorités de laisser n’importe qui y accéder. Le reste de l’année, vous n’êtes pas censé pouvoir le faire. Il existe trois façons de gravir le mont Fuji :

  • Commencer tôt le matin, être au sommet en début d’après-midi, puis redescendre.
  • Commencer en début d’après-midi, dormir dans un refuge, se lever vers deux heures du matin pour gravir les derniers mètres et assister au lever du soleil. Ensuite, redescendre après le lever du soleil.
  • Tenter le « bullet climbing », c’est-à-dire partir à la nuit tombée et gravir toute la montée d’une traite pour être au sommet au lever du soleil, puis redescendre le jour même.

Avec Colin et Clément – des amis de l’aumônerie – nous avons opté pour la première option, avec en supplément un hôtel à quelques kilomètres du mont Fuji. Cependant, rien ne s’est passé comme prévu. Alors que l’idée était d’être au pied du mont Fuji à 9 heures, nous y étions à 11 h 30. En effet, nous avons été grandement ralentis à cause d’un accident sur l’autoroute qui, par un effet domino, nous a entraînés à partir bien plus tard. Il y a quatre itinéraires pour l’ascension, et nous avons changé au dernier moment car l’itinéraire initial nous semblait impossible : d’après nos prévisions, nous aurions terminé la descente après la dernière navette retour. L’itinéraire que nous avons finalement choisi ne nécessitait pas de navette, mais il était plus difficile. Comme l’heure du check-in de notre hôtel était fixée à dix heures dernier carat, nous avions donc un peu moins de dix heures devant nous pour monter et redescendre. Cela n’inclut pas les pauses ni le déjeuner.

Vous l’avez donc compris, je n’ai pas réussi à atteindre le sommet dans les temps, et nous sommes redescendus avant de l’atteindre. Je me suis arrêté à environ 300 mètres (de dénivelé) du sommet, tandis que Colin et Clément sont allés quelques mètres plus haut avant de rebrousser chemin.

La difficulté, pour moi, fut d’abord le fait que la veille, j’avais eu une soirée d’entreprise, avec seulement cinq heures de sommeil et quelque peu d’alcool. Ensuite, le sol était majoritairement composé de sable volcanique : pour trois pas faits, vous glissiez d’un en arrière. L’air se raréfiant avec l’altitude, j’ai clairement senti le passage des 2500 mètres. Avec un sac trop lourd, j’ai dépensé trop d’énergie trop vite. Enfin, avoir une horloge au-dessus de la tête fut difficile à gérer, car je ne voulais pas que nous nous retrouvions sans logement le soir après un si grand effort.

Cependant, je ne vois pas cela comme un échec, car j’ai trouvé l’expérience magnifique et j’ai tout donné le jour J. Cela témoigne simplement que je n’étais pas prêt pour des conditions aussi exigeantes. Peut-être que je tenterai une seconde ascension !

Périple Vietnamien

J’ai toujours souhaité visiter le Vietnam. Ses rizières, ses montagnes, et évidemment ses baies mondialement connues en font une destination clairement attrayante. Mais il ne faut pas oublier la gentillesse et la chaleur de l’accueil des Vietnamiens. Tout cela fait, pour moi, du Vietnam l’un des joyaux de l’Asie du Sud-Est.

Mon voyage a débuté par une croisière dans la baie d’Ha Long, ou plus précisément la baie Bai Tu Long, située au nord d’Ha Long. J’ai donc navigué sur un bateau splendide, avec une cabine très confortable. Cette croisière fut complètement irréelle à mes yeux : la beauté de la baie et l’organisation parfaite m’ont permis de réaliser à quel point ce lieu est un joyau. Hélas, j’ai aussi pris conscience que je contribuais, d’une certaine manière, à abîmer ce lieu à travers un tourisme trop consumériste. Sur plusieurs des plages que nous avons visitées, de nombreux déchets jonchaient le sol, et la quantité de bateaux partant pour la baie d’Ha Long est évidemment excessive, bien trop importante pour préserver correctement la faune et la flore locales.

Après cette croisière, je suis parti pour Hanoï afin de découvrir cette ville si particulière. On y ressent fortement l’ambiance d’une métropole asiatique, avec ses multiples embouteillages de deux-roues et un chaos routier général. Ce qui m’a surtout marqué, c’est à quel point on ressent la présence du régime communiste. Les bâtiments publics ou les monuments à la gloire du parti tranchent avec le reste de l’environnement, et sont parfois troublants tant ils correspondent à l’imaginaire que j’avais du communisme : des bâtiments froids, en béton, et ornés de symboles bien visibles. En comparaison avec le Vietnam rural, j’ai beaucoup moins aimé Hanoï et l’urbanisme vietnamien.

La suite de mon voyage m’a conduit à Sa Pa, une ville touristique située au nord-ouest du Vietnam, connue pour ses rizières en terrasse. J’ai profité de mon premier jour sur place pour me rendre au temple du Fan Si Pan, qui abrite un Bouddha situé à l’une des plus hautes altitudes au monde. En effet, il culmine à 3100 mètres ! Ce fut un parcours fatigant (surtout moins d’une semaine après avoir tenté l’ascension du mont Fuji), et, une fois arrivé au sommet, j’étais littéralement dans les nuages, donc sans aucune visibilité. Par ailleurs, à cause de la brume, j’étais trempé, et la foule ne m’a pas permis de vraiment apprécier l’ascension. J’aurais peut-être dû rester à l’hôtel… vous ne pensez pas ? Le lendemain, en revanche, j’ai pleinement profité de ma journée.

Elle a commencé par la messe du 15 août, avec une ferveur impressionnante de l’assemblée ! J’ai tout de suite deviné que les étrangers devant moi étaient français, car habillés comme le cliché des catholiques français : le combo gagnant espadrilles, bermuda, polo et pull sur les épaules. Tout comme moi, ils étaient émerveillés par la piété des Vietnamiens, et tout comme moi, ils ont filmé le chant de sortie dédié à la Vierge. Je suis ensuite parti pour une randonnée entre les rizières, et ce fut extraordinaire ! J’ai été complètement subjugué par la beauté des paysages et la profonde gentillesse des habitants que j’ai croisés sur ma route.

Puis, je suis parti en bus de nuit pour Ha Giang. Ces bus sont phénoménaux ! Vous avez une couchette par personne, ce qui permet de s’allonger complètement. S’il n’y avait pas des nids-de-poule tous les deux cents mètres, ce serait sans nul doute l’un des meilleurs modes de transport ! À Ha Giang, avec un groupe d’une dizaine de personnes, j’ai visité les montagnes qui bordent la frontière nord du Vietnam avec la Chine. Ah oui, j’allais oublier… le tout pendant trois jours, à moto. Oui, vous avez bien lu : à moto ! Je n’ai absolument pas le permis, c’est pourquoi j’avais un pilote. Qui fut, par ailleurs, un as du vol… du guidon ! Nous roulions à flanc de montagne à plus de 60 km/h. C’était grisant, mais aussi effrayant, surtout lorsqu’on doublait des véhicules en plein virage… Heureusement, mon pilote était sans doute l’un des meilleurs. Il roulait toujours parmi les premiers, ce qui lui permettait de juger du danger sans être pressé par les véhicules derrière. Cette partie du Vietnam est exceptionnelle : elle est encore méconnue, avec une végétation luxuriante. À de nombreuses reprises, je me suis surpris à penser que j’étais dans un film. Je crois que ce fut pareil à Sa Pa et dans la baie de Bai Tu Long : j’avais du mal à réaliser que tout cela était réel. Ce tour de trois jours fut sans doute ma partie préférée du voyage, justement parce que je n’en attendais rien… et que tout était parfait.

Un festival exceptionnel

Fin août, j’ai assisté à un festival avec Christiane, nommé Awa Odori, à Tokyo. Il s’agit d’une parade dans les rues du quartier de Kōenji. Les danseurs y exécutent une danse traditionnelle originaire de Shikoku. L’ambiance familiale du festival et le bonheur visible sur les visages des danseurs comme des spectateurs ont rendu ce moment vraiment spécial à mes yeux. J’ai appris plus tard, lors d’une discussion avec l’un de mes collègues, que c’était l’une des premières éditions à reprendre depuis le Covid, et que, pour certains, c’était une véritable occasion de tourner la page sur cet événement… disons, particulier.

Si j’ai plus tôt parlé d’« ambiance familiale », c’est parce que, parmi les danseurs, on retrouvait chaque génération, et que les spectateurs, quel que soit leur âge, s’amusaient à imiter les mouvements des troupes.

Ce fut donc un mois chargé en aventures ! Que ce soit avec des partenaires de voyage ou bien seul, comme au Vietnam, j’ai vraiment découvert davantage les cultures japonaise et vietnamienne. Cela marque également la fin de ma première année de VIE, avec en septembre l’amorce de ma seconde année !

Bien à vous,

Augustin Duflos de Saint Amand.

3 commentaires

  • Père Gilles Morin

    Vraiment superbe. Des commentaires et des photos qui nous font vibrer et nous émerveillent. On imagine que vivre de telles expériences est grisant.
    Reste bien dans la joie de Pâques et que, face à de telles splendeurs, ton coeur chante alléluia !

  • de Poncheville

    Bravo mon chéri, que ton reportage est beau, j’imagine ce que ton bon papa aurait pu te dire, qui révait d’aller au vietnam, cela me fait très plaisire que tu y sois allé. Je t’embrasse très fort

  • Maman

    Mon chéri,
    Bravo pour ces très belles photos ! Les rizières me rappellent notre voyage à Bali.
    Toutes tes escapades, voyages, rencontres et autres défis m’impressionnent.
    Je suis admirative. Chapeau bas !
    Maman qui t’aime

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