Novembre 2023 ~ Entre réflexions et tranquillité

Je vous souhaite à toutes et tous une excellente année 2024 ! De telles joies pour moi en 2023, entre nouvelles amitiés, des moments très forts comme les JMJ, ou bien le fait de revoir une très bonne amie aux Etats-Unis et évidemment mon départ pour le Japon. Durant l’article de décembre je vous présenterai le bilan de cette année tandis que pour l’article de janvier vous présenterai les divers objectifs que j’ai pour 2024.

Vais-je réussir à trouver mon rythme et une méthode de travail efficace avant 2025 pour publier mes articles à temps ? (Eh bien oui pour 2024 c’est loupé !)

Le mois de novembre fut un mois où j’ai pu instaurer mes « routines », je n’ai donc pas spécialement voyagé ce mois-ci. Je n’ai pas non plus fait de choses extraordinaires, mais je pense que c’est essentiel de ne pas culpabiliser de moins voyager, de prendre aussi du temps pour soi. Lorsque vous êtes entouré de personnes qui voyagent beaucoup, constamment l’un d’entre eux fait quelque chose d’incroyable. Inévitablement si vous ne faites pas attention à ce côté pervers des réseaux sociaux vous culpabilisez de rester chez vous un week-end de plus. Néanmoins, je ne veux pas de cette situation ! Ainsi je m’efforce de ne pas prendre cela en compte et fuir l’overdose ! Je crois sincèrement que l’abus et l’excès en tout nous sont néfastes. Plus loin dans cet article je parlerai des réflexions que j’avais eues lieu à Utsunomiya (cf. Octobre 2023 ~ Prendre ses marques) et que j’ai poursuivies en novembre et décembre mais cela me semble mieux d’en parler maintenant.

Une visite inattendue mais bienvenue !

Ce mois de novembre a été marqué par une soirée passée avec mon cousin Charles, et quelle joie ce fut pour moi de le revoir ! Il était au Japon pour son travail puis en profité pour voyager. La veille de son départ j’ai donc pu le voir. Nous avons donc dîné ensemble dans un restaurant de Tonkatsu puis avons pris un verre dans un bar à Gin juste à côté. Finalement une soirée simple, mais c’est cela qui fut si agréable. Je ne pense pas me tromper en disant que nous avons tous les deux passé un très bon moment. Ce qui fut si agréable c’est le fait d’avoir pu discuter naturellement de tout et de rien comme si nous nous étions quittés seulement une semaine auparavant. Il faut que je vous précise que nous ne nous étions pas vus depuis bien trois ans ! Cela renforce donc ce sentiment et j’ai eu beaucoup de plaisir à prendre de ses nouvelles.

Aumônerie et scouts, mes engagements spirituels

Comme vous le savez, j’ai décidé de m’engager en tant que chef scout dans la troupe francophone laïque de Tokyo. Hélas jusqu’à maintenant je n’ai pas pu participer aux week-ends car cela signifiait ne pas pouvoir aller à la messe du week-end. Cependant après en avoir discuté avec l’aumônier de la communauté catholique francophone, il m’a annoncé qu’il célèbrerait une messe supplémentaire le dimanche en cas de week-end scout. Je vais donc pouvoir me rendre à ces week-ends et je suis aussi content pour les enfants car ils auront désormais la possibilité d’assister à une messe.

Par ailleurs je fais partie de l’équipe des animateurs de l’aumônerie des jeunes adolescents. L’idée est un rassemblement mensuel où nous leur proposons des thèmes et discutons tous ensemble autour d’une pizza.

Enfin avec trois autres jeunes nous avons fondé une aumônerie des 20/30 ans. Nous sommes donc pour l’instant deux étudiants et deux VIE et nous nous réunissons toutes les semaines durant une soirée. Voici le déroulé typique:

  • Dîner ensemble
  • Discuter autour de textes sur un thème en particulier
  • Topo du père
  • Questions
  • Complies

Un modèle qui a été, je n’en doute pas, reconnu par certains, celui d’EVEN !

Par ailleurs au travers de cette aumônerie nous avons pour projet d’organiser un pèlerinage cette année à Nagasaki. En effet, il s’agit du berceau du catholicisme au Japon et ce fut l’endroit où furent persécutés beaucoup de catholiques. Le film Silence de Martin Scorcese raconte l’histoire des martyrs de Nagasaki. Je vous conseille ce film qui est en tout point marquant, et nous permet de nous poser la question de comment nous réagirions à leur place.

Takashi Nagai une autre grande figure du catholicisme au Japon

L’autre raison de ce souhait de réaliser un pèlerinage à Nagasaki vient d’une de mes récentes lectures. En effet, suite aux recommandations de certains d’entre vous j’ai lu la biographie de Takashi Nagai, ou plutôt Paul Nagai de son nom de baptême. Cette biographie écrite par Paul Glynn s’appelle Requiem pour Nagasaki.

Il s’agit de la vie d’un médecin japonais spécialisé en radiologie qui s’est converti au catholicisme, puis a perdu sa femme suite à la bombe de Nagasaki en 1945. Par la suite, il écrira beaucoup sur la paix, et ces livres auront un succès fulgurant au Japon et dans le monde à cette époque-là.

Que ce soit au travers de sa conversion mais également de sa vie j’ai été très fortement marqué par ses convictions. C’est notamment au travers des écrits de Blaise Pascal dans Pensées qu’il a initié sa démarche de conversion. Sa vie respire la sainteté et lorsque l’on sait que Nagasaki a connu en son sein des martyrs catholique, la venue de Saint Maximilien Kolbe pour fonder notamment un sanctuaire dédié à Notre Dame de Lourdes et également Paul Nagai, cela explique notre désir de s’y recueillir.

Pêle-mêle

Au début du mois de novembre, je suis allé avec des amis à un événement organisé par l’Association des Français au Japon. Il s’agissait d’une soirée portée sur le Beaujolais Nouveau. Je ne pense pas que je vais conserver un souvenir marqué du vin en revanche le repas français fut si bon ! Il s’agissait d’un buffet réalisé par un chef étoilé français résidant au Japon depuis plusieurs dizaines d’années. Nous avons donc pu avoir notamment du cassoulet (certes moins bon que celui de ma grand-mère mais tout de même délicieux) et de très nombreux fromages. Ce sont davantage les saveurs « françaises » dont je me souviens qu’un plat en particulier !

Novembre a marqué également le début d’une saison étrange… Cette année particulièrement il a fait sec avec des températures aux alentours de 15-20°C. Et surtout très peu de pluie ! A vrai dire le froid n’a fait irruption qu’à la mi-décembre et toujours sans réelles pluies !

J’ai sur un plan professionnel eu la chance de pouvoir assister à des tests officiels sur des sièges dans le laboratoire JARI. JARI signifie Japanese Automotive Research Institute. Ils fournissent aux constructeurs automobiles des certifications par rapport à la sécurité moyennant de réussir à passer leurs critères. Le test auquel j’ai assisté est un « whiplash », ou « coup du lapin ». Il s’agit d’un accident arrière à une vingtaine de kilomètres de différence. L’idée est donc de vérifier que la personne assise n’est pas projetée de manière trop importante, ou ne rebondit pas trop lors de l’accident. C’est vraiment impressionnant ! Par ailleurs quelques temps après j’ai appris qu’un de mes amis a eu cet accident… Heureusement il va bien mais quand on sait à quoi cela correspond c’est tout de même assez effrayant ! Sinon j’ai été étonné de voir comment certains détails futiles existent dans ce test. Par exemple il est obligatoire que le mannequin porte des chaussures de costume ! Je me demande toujours la réelle utilité !

Cette expérience a été vraiment intéressante car j’ai pu voir comment mes collègues interagissaient avec les personnes du laboratoire. Lors du test c’était impressionnant la façon dont le test a été réalisé avec une réelle attention à chaque détail !

Réflexions personnelles

Je vous en avais déjà parlé lors du précédent article mais je me suis surpris à avoir une « conversation intérieure » vraiment intéressante et je juge pertinent de vous la transmettre. Lorsque je me baladais seul à Utsunomiya, je me suis interrogé sur divers sujets tels que la pertinence de voyager seul, de vivre à l’autre bout du monde, et même du sens que je voulais donner à ce que je fais. Et bien que je ne sois pas encore arrivé à une véritable conclusion – c’est là le travail d’une vie – j’ai pu avancer suffisamment sur ces questions pour vouloir vous les partager. Je me dis que cela vous permettra peut-être de mieux comprendre qui je suis.

En voyageant seul et dans une ville où vous n’avez pas beaucoup de choses à faire vous vous posez deux questions, tout d’abord pourquoi être venu ici en fait ? Et ensuite pourquoi ce désir parfois de voyager seul ? Ne faudrait-il pas davantage pouvoir partager ses voyages afin de s’en souvenir et d’en tirer profit ? Je me suis posé la question de savoir si d’une certaine façon lorsque j’explique là où je suis allé, ce que j’y ai fait, je ne partage pas cette expérience mais je ne peux pas dire que j’en tire la même joie que lorsque je me souviens d’un voyage avec quelqu’un. Néanmoins, il n’est pas complètement faux de dire que nous changeons au travers du voyage, donc que cette expérience est partagée indirectement au travers de qui nous sommes après. Finalement peut-on réellement quantifier et hiérarchiser ces modes de voyage ? Je ne pense pas.

Je me pose donc la question de savoir pourquoi je souhaitais tant venir au Japon, et comment partager au mieux les fruits de mon voyage, de ce que j’apprends. S’il m’est difficile de trouver le sens de ces aventures c’est en grande partie à cause de ce que le voyage est devenu. Aujourd’hui le voyage est un mode de consommation et de divertissement comme tant d’autres. Le côté apprentissage, curiosité est beaucoup moins présent, si ce n’est complètement absent. Nous voyageons de fait rarement avec un but particulier, une soif de découvertes, un goût de l’aventure, mais davantage pour « faire » un pays… Le nombre de livres, d’objets d’arts qui n’existe plus « que » pour se prendre en photo devant puis les publier sur les réseaux sociaux. Même au Japon beaucoup ne viennent que pour faire ce que j’appellerais du « tourisme digital ». 

Je suis las de ce type de tourisme et je préfère davantage me tourner vers des rencontres locales, essayer d’apprendre lors de chacun de mes voyages. Que ce soit au travers d’activités avec des artisans, de musées locaux, en discutant avec des personnes originaires du lieu que je visite.

En mai 2022, avec deux amis nous avons visité en voiture l’Irlande. Le fait de pouvoir s’arrêter pour mieux voir un simple mouton noir, une falaise originale, bref pour un « rien ». Cela donne une importance au moindre détail du paysage et éveille notre curiosité. De même, il est plus simple de décider du rythme auquel nous souhaitons parcourir le pays et nous rendre de fait plus disponible à la découverte. Et je suis vraiment tombé sous le charme de cette façon de voyager !

Par ailleurs, je pense que le voyage doit être vécu pleinement durant trois périodes tout à fait distinctes. Tout d’abord, la préparation. Il est nécessaire au travers de ce que l’on sait de soi-même et du groupe de prévoir les bonnes activités, visites, restaurant, au préalable. Bien évidemment je ne parle pas d’une préparation qui gâcherait l’expérience sur place mais bien de se renseigner pour ne pas se retrouver sans savoir quoi faire, en regrettant de ne pas avoir pu faire telle ou telle chose. Il faut évidemment prendre en compte que nous ne pourrons pas tout faire et donc de faire un programme réalisable et où nous laissons place à l’imprévu tant positif que négatif. Vient ensuite le séjour en lui-même où il faut être proactif et s’écouter. Si nous ne sommes pas suffisamment en forme pour faire ce que nous avions prévu, dans ce cas-là, il vaut mieux en faire moins ou se laisser plus de repos. Cela peut paraître étrange comme recommandation mais je pense que lorsque l’on voyage il ne faut pas commencer à agir différemment de lorsque nous sommes chez nous. Enfin, lorsque l’on rentre de son séjour pour moi le voyage n’est pas terminé. Il se termine après un bilan personnel fait à travers albums, discussions, écrits…

Ainsi, je pense qu’en voyageant il est bon de se demander pourquoi est-ce que nous désirons voyager, pourquoi ce désir d’ailleurs parfois si loin. De même, est-ce que je désire uniquement voyager en tant que consommateur ou bien suis-je à la recherche de quelque chose en particulier ?

Evidemment se poser ces questions ne signifie pas connaître leurs réponses mais faire cette démarche permet je pense de vivre pleinement son voyage. Par ailleurs, ces pensées que je vous ai partagées ne sont que le fruit de mes réflexions et n’ont aucune volonté moralisatrice ou bien de généralisation ! Comprenez bien que j’essaye de cerner ce qui m’épanouis dans le voyage pour pouvoir être en adéquation avec ce qui me rend heureux ! Je suis conscient que nous ne nous épanouissons pas au travers des mêmes aspirations donc n’y voyez aucun jugement de ma part si vous pensez différemment !

Enfin par rapport à mon travail je me suis demandé comment je peux m’épanouir pleinement et sur le long terme. Quelqu’un m’a dit un jour qu’un cadre passe jusqu’à 80% de son temps à penser plus ou moins intensément à sa carrière, preuve de son insatisfaction actuelle. Je ne désire pas me retrouver dans cette situation.

Ainsi j’ai longuement réfléchi à ce qui définissait mon épanouissement au travail, j’ai pu trouver les différents paramètres qui me sont important. Les voici :

  • L’environnement de travail
  • Le secteur
  • L’ambiance de travail
  • Mes défis techniques
  • Mes responsabilités
  • La vision long terme qui m’est donnée
  • La fierté que je tire de ce que je fais
  • La vision globale du projet

Comme nous sommes en tant qu’Hommes en perpétuel changement, je me laisse évidemment la possibilité de revenir sur ces réflexions lors des prochains articles. Et ce que ce soit si j’ai quelque chose à modifier, ajouter ou supprimer.

Voyage à Kamakura

Le « seul » voyage que j’ai réalisé en novembre fut à Kamakura. Quelques jours auparavant j’avais discuté avec un de mes collègues Japonais en lui disant que je souhaitai découvrir l’artisanat japonais. C’est ainsi qu’il m’expliqua qu’il avait vu à la télévision un reportage sur un artisan à Kamakura. Par la suite, il m’a donné un certain nombre d’adresses et il ne m’en fallait pas plus pour me pousser à y aller !

J’ai donc planifié une journée là-bas lors d’un week-end. L’un des points super de Kamakura c’est la localisation, c’est plus proche pour moi que Tokyo ! J’y étais allé par deux fois en 2019 et j’en conservais de très bons souvenirs, j’ai donc visité à nouveau certains temples et je suis allé à la rencontre d’artisans. J’ai découvert dans un musée sur l’artisanat local le kamakurabori. C’est une technique artisanale traditionnelle mélangeant sculpture sur bois et laque. Voici différentes images explicitant les étapes de fabrication.

Merci à tous de suivre mes articles et je m’efforce à ce que si la ponctualité n’est pas toujours au rendez-vous (oupsi) la qualité soit présente. J’ai vraiment été profondément touché par la gentillesse dont vous avez fait preuve lors de mon retour en France en me complimentant sur mes articles, ça m’est allé droit au cœur ! Merci !

Bien à vous,

Augustin Duflos de Saint Amand.

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *